Monday, June 19, 2006


Pièce à voir le mardi 27 juin 2006 : Des contes de femmes noires
Vous êtes tous conviés à venir voir et apprécier, la prochaine pièce d'Ozùa Sùho TAYORO, intitulé : DES CONTES DE FEMMES NOIRES.

Unique représentation le mardi 27 juin à 20h30, au Centre social et culturel Lounès Matoub, 4 et 6 place de la République, Métro Robespierre.

Extrait « Des contes de femmes noires » :
Bélinda : Au Congo, petite fille, je ne pensais pas venir un jour en Europe, et aujourd’hui j’y vis. Le théâtre m’attirait déjà mais ma famille ne me prenait pas au sérieux. Pourtant, dans le théâtre quotidien de la vie, nous avons tous notre rôle à jouer…

A l’image de ces femmes, les êtres aiment revenir sur leur vie et en faire le bilan. Ces femmes dévoilent des pans de leur existence sous formes de contes, comme si les protagonistes n’étaient pas elles, pourtant, elles s’expriment à la première personne. Evoquer la couleur de peau comme racine de ces récits peut sembler un parti pris facile et convenu, cependant, encore aujourd’hui, cette « singularité » pigmentaire n’est pas anodine ; encore moins pour les noirs que pour les autres êtres humains dit « racialement » différents.

Avant toute chose, leurs vies de femmes priment sur leur négritude, mais au final, d’où que nous soyons, n’est-on pas la somme d’un tout ? Pouvons nous sincèrement, sans passion aucune, compartimenter nos vies sous toutes leurs dimensions identitaires ?

La vie d’une femme, quel que soit son lieu de naissance sur la surface de la terre, est à peu de choses près identique ; nos joies, nos peines, nos sentiments, nos émotions, nos ambitions, rêves et désirs sont plus ou moins semblables, que l’on soit homme ou femme du reste ; néanmoins, connaissant l’histoire du peuple noir depuis l’histoire de l’humanité, et bien que, bon nombre de personnes noires ne la porte pas comme un fardeau sur leurs épaules frêles ou non, on ne peut nier les divers traumatismes ayant encore cours aujourd’hui au sein de cette communauté.

Extrait 2 « Des contes de femmes noires » :
Ozùa : Autour de moi, j’avais tellement d’exemples de femmes malheureuses, et surtout de femmes africaines, pas épanouies, frustrées, déçues, que j’ai écrits cette liste. Je cherchais à me convaincre, à me persuader, à les persuader qu’elles pouvaient être ce qu’elles désiraient, sans aucune culpabilité. Je l’ai distribué à la ronde. On me prenait pour une folle !

Dépouillée et symptomatique, cette mise en scène met l’accent sur les propos des deux comédiennes, et nous divulgue avec une indiscrétion presque dérangeante leurs contes féminins.
Des contes de femmes noires met en lumière et nous démontre de façon diaphane, compréhensible et cristalline, le parcours cocasse, fantasque et émouvant de ces femmes noires.

Extrait 3 « Des contes de femmes noires » :
Ozùa : Elevée à l’africaine, à la dure, dans un pays européen, beaucoup seraient devenus schizophrènes, mais pas moi. Je n’ai même pas eu à faire la part des choses, c’était comme ça. Mes parents sont de la 1ère génération, ils ont eu une enfance heureuse, mais ils ont connu une autre éducation, la colonisation a mis son grain de sel, suivie de la religion... Ah! L’importance de la famille…

Monday, May 22, 2006

CV d'Ozùa Sùho TAYORO


Ozùa Sùho TAYORO
Comédienne, danseuse, chanteuse, auteur et poétesse.
Formée au Centre les Halles Paris 1er.

Les titres en gras et précédés d'une astérisque * sont des textes de mon cru.

2006
en tant que metteur en scène et comédienne :
- Lectures de poèmes de Bernard DADIE à l'AFESMA (L'Association des Femmes pour la Solidarité et le Micro-crédit en Afrique);
- Interprétations de "Souffre pauvre nègre !" de David Diop et de "Bois d'Ebène" de Jacques Roumain, à la FIAP;
- Interprétation de "Matouba" de Sonny Rupaire, à l'Espace Millénium (Paris 8ème);
- Interprétation en duo avec le comédien-poète Félicien Jerent du texte "Les plaintes de Toussaint Louverture dans le cachot du fort de Joux" de Louis Arnold Laroche (1869-1890), à l'Espace Millénium;
- * "Le Tam Tam aura ma peau !" One woman show, au Théâtre de la Menuiserie (Pantin - 93);
- * "Azou" à la Librairie ANIBWE, week- end chansons, slam poésie (Paris 2ème);
- "Femme nue, femme noire" de Senghor, spectacle musical et danse, à la Maison des Mines (Paris 5ème);
- « Ils sont venus ce soir » et « Limbe (Les poupées noires) » de Léon-Gontran Damas, au Théâtre du Lucernaire, dans le cadre du Printemps des Poètes des Afrique et d'Ailleurs;
- « Bois d’Ebène » de Jacques Roumain, au Théâtre du Lucernaire pour le Printemps des Poètes des Afrique et d'Ailleurs.

Slam-poésie de quelques uns de mes textes (Printemps des Poètes des Afrique et d'Ailleurs) :
Afrique (Molimo) »,
Féminité »,
Rue des êtres incandescents », au restaurant africain slam-poésie chez Régine (75011).

Lectures :
- Des textes des poétesses : Evelyne Pélerin Ngoma et Ferdy Ajax, à la librairie ANIBWE, à la librairie l'Arbre à Lettres, Chez Régine (resto slam-poésie camerounais).
-« Chansons pour Laïty », recueil de contines de la romancière et poétesse sénégalaise Annette Mbaye d’Erneville, à la Sorbonne, à la Librairie l'Arbre à Lettres.
-Des textes de Bernard Dadié : Je vous remercie mon Dieu, Le noir de mon teint.
David Diop : Rama kam, Le temps du martyre, Un blanc m'a dit, Souffre pauvre Nègre, Nègre Clochard.

Radio
Interprétations de poèmes de B. Dadié, D. Diop... sur l'antenne de Fréquence Paris Plurielle 106.3 FM

2005
Mise en scène :
*- "La Voix des Hybrides" au Théâtre de la Noue (Montreuil - 93)

Prochaine création 2006 : "Le conte d"une femme noire" de Jean SMALL

Le conte d'une femme noire, est l'oeuvre théâtrale de l'écrivaine caraïbéenne, Jean Small.
Le rôle bouleversant et magnifique de cette femme noire, sera interprétée par la talentueuse comédienne congolaise Bélinda DUKI.

(Les représentations du "Conte d'une femme noire" sont prévues pour fin octobre et novembre 2006, mais je vous donnerais les dates définitives en temps utile).

Une pièce dans laquelle toutes les femmes de la planète peuvent se reconnaitre. Noires, blanches, métisses ou autres, nous sommes avant tout des êtres humains fragiles, parfois écorchées vives, pourvues de nos bons et mauvais côtés, au même titre que les hommes. Cela dit, le fait de procréer, d'être assignée ou assimilées à des activités soi disant typiquement ou naturellement féminines, nous rangent par beaucoup, dans une catégorie à part...On dit des femmes qu'elles sont compliquées, teigneuses, faibles, jalouses, vindicatives, castratrices, viles, mauvaises, intéressées... Elles sont pourvues d'adjectifs peu reluisants, cependant, elles cherchent leur place au sein de ce monde déroutant, incompréhensible, violent et cruel.

Extrait du Conte d’une femme noire :
ELLE.- Retour négatif, ma chère. Retour négatif. Tu as entendu parler de ça ? Retour négatif. Tu donnes tu donnes et t’as moins que zéro en retour. Retour négatif. La plupart de mes relations avec les gens s’avèrent très frustrantes. En peu de temps je deviens irritée et je sens que je perds mon temps. Ce qui semble me suggérer que j’ai des attentes et que ces attentes ne sont pas assouvies. J’ai l’impression de vouloir quelque chose que je n’obtiens pas.

A l’image de cette femme, nous cherchons tous notre propre vérité, notre place, notre réelle identité sur cette terre, au sein de notre famille, de notre scolarité, de notre emploi, de nos ambitions, de nos rêves, de nos fantasmes, de nos désirs, de nos amis, de nos pérégrinations, de nos relations amoureuses… En matière d’amour, on dit familièrement que l’homme retarde l’amour pour avoir le sexe, et que la femme recule le sexe pour avoir l’amour ; il y a également ceux qui donnent ou prétendent donner de manière inconditionnelle, et enfin, ceux qui donnent, en pensant recevoir forcément en retour… Le conte d’une femme noire aborde cette stratégie « amoureuse » d’où naissent les incompréhensions et les malentendus, voire les dénis et les manigances, qui peuvent exister entre l’homme et la femme, quel qu’ils soient et d’où qu’ils viennent. Dans Le conte d’une femme noire, on évoque plus particulièrement les noirs et leurs aspirations, leurs appétits et leurs perversions, qui prennent une dimension toute particulière, selon que leur « négritude » est plus ou moins bien vécue et assumée. L’ambiguïté et les troubles du langage oral et corporel, la provocation, l’aliénation, la peur, la jalousie et la haine, tantôt les séparent et les distinguent, tantôt s’évanouissent, et en découle la compassion qui les réunit et les rassemblent.Telle que notre héroïne, notre cœur ne sort pas indemne de toutes ces expériences de vie. Dans le mouvement 6, elle offre son cœur à son amant invisible, qui, cruellement, le jettera à terre !

Extrait 2 du Conte d’une femme noire :
ELLE.- […] A chaque fois que tu rencontres un homme, tu recommences tout à zéro. Des fois ça commence avec le sexe. Et de l’espoir. J’appelle ça « Sexe avec espoir ». Et après il n’y a pas de vie. Mais tu continues quand même. Et maintenant je sais ce que je cherche, ni un compagnon, ni une profession. Ni une religion, ni du plaisir. Ni même un sens. Ce que je cherche c’est juste moi qui me ressens au plus profond.

BIO de Jean SMALL


Jean Small est guyanaise jamaïcaine, et vit en Jamaïque depuis 1954. Elle est diplômée de l’Université des Antilles en Langues Etrangères (français, espagnol et latin), et sa profession de coeur sera celle d’éducatrice. Elle a travaillé en Guyane, à Trinidad, en Australie, au Nigeria et aujourd’hui en Jamaïque en tant que professeur de français dans le secondaire et à l’université.

Depuis ses années d’école, elle voue un amour sans borne au théâtre et se considère elle-même comme une comédienne, puis metteur en scène et enfin, écrivaine et poétesse. Sa bibliographie inclut une série de textes en français et espagnol pour l’école, une pièce : Le conte d’une femme noire, en anglais, A black woman’s tale, et des articles sur l’importance de la réhabilitation du théâtre. Elle a participé au théâtre sur le plan international, et est la seule personne en Jamaïque à utiliser le théâtre comme outil pour l’apprentissage de la langue française et pour la Littérature. Elle a été décorée deux fois par le gouvernement français pour la distinction de professeur de français et de littérature. En 1985, elle reçut la médaille de chevalier d’honneur et en juin 2004, celui d’officier. Aujourd’hui, Elle n’officie plus à l’université où elle était à la tête du Philip Sherlock Center for the Creative Arts of Jamaica, où elle enseignait également l’écriture. Elle est à présent the Convenor of the Fine Arts Board du conseil de l’université de Jamaique, la seconde vice présidente du comité exécutif de l’Alliance Française et présidente de l’Association des Professeurs de Français de Jamaïque.

Jean SMALL possède sa propre compagnie de théâtre baptisé TALA (Theatre Arts Learning Aids) qui promeut les usages du théâtre comme outil d’apprentissage ; au travers de TALA, elle apprend les valeurs et les attitudes en usant de l’art des marionnettes.

Il y a deux ans, Jean SMALL rejoignit le Toasmasters International qui est une organisation qui voit la communication comme essentielle pour le développement personnel et social. Sa performance dans ce club, the DYNAMIC SPEAKERS, lui permit d’obtenir le certificat de Competent Toasmaster, puis fut élue vice présidente de l’éducation et est actuellement présidente de son club. En 2004, elle organisa la troisième compétition du Jamaica National Speech. En mai 2005, elle gagna la Jamaica National Humourous Speech Competition, et en novembre 2005, elle remporta The Humourous Speech Competition qui se tint à St. Croix, et fit d’elle une championne récurrente du Caribbean Toastmasters. A présent, elle travaille sur son stage perfectionné et est certifiée Advanced Toastmaster (Bronze), et est pressentie pour celui d’argent. Elle fait des lectures à the University College of the Caribbean où elle réalise des cours sur l’expression en public.

Le Conte d’une Femme Noire, a été créé sous le titre de « COLLAGE » en 1990 dans une galerie d’art en Guyane, dans un petit espace d’environ 10 mètres carrés. L’auteur en était l’interprète. Le public était assis de chaque côté de ce carré, très proche de l’actrice. En 1991, le texte a été retravaillé, et est devenu « LE CONTE D’UNE FEMME NOIRE ».

CV Bélinda DUKI


Bélinda DUKI
Comédienne, danseuse, formée chez Ariane Mouchkine, aux Arts et Métiers du spectacle de Paris et au conservatoire du 19ème de Paris.

Au théâtre :
La noce chez les petits bourgeois de Bertolt Brecht,
Ubu Roi d’Alfred Jarry,
Grande peur et misère du IIIème Reich de Bertolt Brecht, La mégère apprivoisée de William Shakespeare,
La Voix des Hybrides d’Ozùa Sùho TAYORO.

Sunday, May 21, 2006

2005 - Création de "La Voix des Hybrides".


Metteur en scène et comédienne, Ozùa Sùho TAYORO débute son aventure théâtrale en montant « La Voix des Hybrides ».

Cette pièce fut montée sur la base d’un projet culturel de trois étudiantes en médiation culturelle à Sorbonne Nouvelle : Marie Richeux, Erell Mathieu et Maryelles Schaeffer ; ce projet fut baptisé « Transmission de générations en générations, des histoires d’immigrés… ». Il avait pour ambition de démontrer la problématique de la transmission générationnelle, au sein de familles issues de l’immigration.

Ce spectacle s’est produit le 11 juin 2005 au Théâtre de la Noue à Montreuil, avec le soutien de la ville de Montreuil et la mairie de Bagneux.
Les comédiens :
Etienne CURON
Bélinda DUKI
Evangelina GROFSMACHT
Pierre KOUNGA-BEPE
Mokrane NEDAF
Adeline Djoua TAYORO
Véra VERHAGEN


les musiciens :
Emmanuel BUR
Emmanuel
Maryline

Chorégraphie :
Sabine THEME

Le déroulement du projet, était de convier trois familles issues de l’immigration, acceptant d’y participer pleinement ; ce qui signifiait rencontrer un metteur en scène lors de plusieurs ateliers, où se déroulerait le travail de recueil des diverses histoires familiales de chacune. Fortement marqué d’une dimension socioculturelle, le projet s’inscrivait également dans une réelle démarche artistique. L’enceinte même du théâtre était donc de crédibiliser et de légitimer ce travail et de lui offrir une véritable aura artistique.

Pourquoi ont-elles tenu à travailler sur ce thème ? Leur génération ressent de façon importante, le manque de communication et d’échange qui réside dans notre société. Ensuite, parce qu’ayant toutes les trois grandies avec des enfants issus de l’immigration et par la suite travaillé dans l’animation avec ces mêmes enfants une génération plus tard, cela les a sensibilisées à ces questions de construction d’identité et de transmission. Ce thème les concernait donc directement. Il est aussi le fruit d’une réflexion plus idéologique, presque politique, qui a susciter l’envie de traiter cette question d’un autre point de vue : le leur, en tant que jeunes médiatrices culturelles. Partant du constat que la culture est encore très peu ouverte au milieu populaire et ou immigré, et que celui-ci d’autre part s’en désintéresse, il leur a semblé important de les y familiariser. Cette problématique est abordée depuis longtemps par plusieurs corps de métiers tels que le corps social, le corps médical … Elles réfléchirent au fait que l’acteur culturel, en l’occurrence le théâtre, pouvait s’en saisir pour proposer une réponse autre, qui ne prétend en aucun cas être une résolution, mais qui initie des pistes différentes pour aborder ce thème. En prenant comme outil culturel le spectacle, elles espèrent donner une aura artistique aux récits et les valoriser afin de les présenter autrement qu’ils peuvent l’être habituellement.

Note du metteur en scène au sujet de « La voix des Hybrides » :
Pourquoi ai-je voulu participer au projet culturel, transmission de générations en générations… ? Née en France et étant d’origine d’Afrique de l’Ouest, le thème passionnant de ce projet m’a particulièrement interpellé ; connaissant bien la dite problématique de la question de la transmission, de l’histoire familiale des parents issus de l’immigration, je ne pouvais qu’être intéressée par ce sujet qui est, plus que jamais d’actualité en ces temps troubles que nous vivons aux quatre coins de la planète, qu’ils soient d’ordre politique, sociaux et/ou religieux. J’écris la dite problématique en italiques, car, bien que née en France, j’ai toujours su naviguer à loisir entre ma culture française et mes origines africaines, sans même que cela soit calculé, réfléchi, conscient, douteux et hasardeux. Cette formidable aventure scénique, qui prit vie, grâce au précieux recueil de l’histoire de ses familles, dont certaines d’entre elles, tentent tant bien que mal de conjuguer leur vie au sein de leur nouvel environnement géographique, et d’y voir grandir leurs enfants, parfois au détriment de leurs traditions, coutumes et valeurs ancestrales ; ces derniers étant libres de choisir ou non d’y porter ou non un intérêt. Je tenais à comprendre pourquoi, certains enfants vivent cette double culture de façon systématiquement problématique, et d’autres non.

Il me semblait intéressant, une fois les histoires récoltées et jouées sur scène par des comédiens, étrangers ou non à ces histoires intimes, d’observer la réaction des personnes qui nous auront aimablement confiés des pans de leur vie, retranscrites autant que faire se peut, au su et au vu de tout à chacun. La représentation et l’interprétation théâtrales de leurs histoires personnelles, de ce fait, possédant un côté ludique, artistique, culturel, voire pédagogique, pouvait susciter en eux des réflexions qu’ils n’auraient probablement pas soupçonnés au départ. J’ambitionnais également que leurs enfants, seraient ravis de découvrir ou de redécouvrir des morceaux de vie de leurs parents, valorisés, car présentées artistiquement.

Les différents vecteurs artistiques habillant leurs récits personnels, tels que le mime, le chant, la danse et la musique permirent certainement aux narrateurs de se découvrir sous un nouveau jour, que l’Art aura, dans le meilleur des cas, sublimé et paré d’une aura particulière. On a coutume d’entendre : « Pour savoir où tu vas, il te faut savoir d’où tu viens », ce qui déterminerait l’existence d’un Homme, et plus particulièrement d’un enfant en devenir, issue d’une famille immigrante, ne serait-ce pas tant de savoir d’où il vient que ce qu’il deviendra ? Assumer ses choix, ne pas les subir, telle est la problématique et le défi de ces enfants acceptant ou non, la transmission parentale générationnelle. Pourquoi la vie devrait-elle être un défi permanent pour ces enfants riches d’une double culture ? Ne peuvent-ils pas être des citoyens comme les autres, dans tout ce qu’ils ont de plus banal et de plus intéressant ? Cette transmission culturelle, est elle un principe vital ? Lui apportera-t-elle les armes, les bases nécessaires à sa construction, l’épanouissement nécessaire à son statut d’enfant et au passage délicat, sensible et inévitable d’adolescent à la condition d’adulte ? Certainement, qui en douterait ? Néanmoins, et en dépit de toutes leurs bonnes intentions, (la société française, les politiques, les diverses institutions publiques oeuvrant à la bonne marche des populations migrantes, les associations humanitaires, etc., et les propres parents immigrés de ces enfants), la confusion s’installe et est souvent de mise, entre tous les termes suivants : cultures, valeurs, traditions et transmissions ancestrales, coutumes, modèles d’éducation, qui correspondent à des milieux sociaux, à des époques diverses…

Enfin, Pourquoi le titre La voix des hybrides ? Tout comme la musique, l’être humain riche de plusieurs cultures, et tout particulièrement l’enfant dit issu de l’immigration, et en phase de devenir adulte, est un être hybride, car métisse, mixte, croisé, composite, disparate, hétéroclite, hétérogène, etc. Cet être, que la société est prompte à classifier et à étiqueter, est mû par 3 pôles majeurs : le temps (la façon dont il l’use, dont on l’amène à en user, dont il peut être amener à le perdre, etc.), l’espace (de quelle manière l’occupe-t-il ?) et la scène (sa scène de vie, ses planches de représentations, ses tribunes d’expressions, etc.). Tout comme cet être hybride, la musique est vectorielle, et mue par ces 3 dimensions majeures : l’art du temps, l’art de l’espace et l’art de la scène. Tout comme la musique de la vie, de SA vie, l’être hybride sert (volontairement ou involontairement, consciemment ou non, etc.) de support à la transmission des valeurs, cultures et traditions parentales, et rend ardue, toute catégorisation ou étiquetage logiques et méthodiques.

A Montreuil, un partenariat s’est également établi avec le centre social Lounès Matoub, qui mit à notre disposition un local disponible pour l’organisation des ateliers, et l’association Boules de neige, qui fit en sorte que les parents participent autant que possible à tous ces projets.